NEGOCIATIONS SUR L'ASSURANCE CHOMAGE DES INTERMITTENTS DU SPECTACLE
Les intermittents du spectacle se préparent à une semaine décisive pour leur régime spécifique d'assurance chômage. L'ultime séance de négociation interne à la profession a lieu lundi 25 avril, alors que l'hypothétique accord doit être transmis à l'Unedic avant jeudi.
Ils étaient une cinquantaine d'intermittents du spectacle et d'étudiants à occuper dimanche soir le théâtre de l'Odéon à Paris. Leur but ? "Peser sur les négociations d'assurance chômage", précise la Coordination des intermittents et précaires (CIP):
Nous dénonçons la façon dont se déroulent actuellement les négociations d'assurance chômage. Nous réclamons une refonte de l'assurance chômage, le retrait du projet de loi travail et le retrait du Medef des instances paritaires et de l'assurance chômage.
Le théâtre a été investi par des militants de la Coordination des intermittents et précaires, des étudiants et des membres du mouvement Nuit Debout. Trois banderoles ont été suspendues à la façade du théâtre, dont "Pas de droit au travail sans droit au chômage".
"Nous relions deux luttes: celle pour le retrait total de la loi travail et celle contre les économies demandées sur le dos des chômeurs", souligne la Coordination.
Semaine de lutte
Les intermittents du spectacle entrent en effet dans une semaine décisive pour leur régime spécifique d'assurance chômage, avec l'ultime séance lundi 25 avril de négociation interne à la profession, en vue d'un accord qui doit être transmis à l'Unedic (union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce) avant jeudi 28 avril.
A l'approche de la saison des festivals, perturbée en 2014 par un précédent mouvement, ils avaient déjàlancé un avertissement lors de la conférence de presse du Festival de Cannes: "le Medef a la responsabilité de la bonne tenue des festivals, ce serait dommage qu'ils n'aient pas lieu".
Des conditions jugées "inacceptables" par la CGT
Le cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions.
Ces conditions sont jugées "inacceptables" par la CGT et la Coordination des Intermitttents et précaires, qui ont réussi à mobiliser largement leur base lors d'assemblées générales très suivies à Paris et en province.
"Les négociations de l'Unedic prévoient de priver les chômeurs, précaires et intermittents
Paris, 1 avr 2016 - La CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont signé la lettre de cadrage de la négociation d'assurance chômage des intermittents du spectacle, qui leur impose un effort d'au moins 105 millions d'euros par an, a-t-on appris vendredi auprès de leurs négociateurs.
Quant à la CGT et à Force ouvrière, elles ont refusé de signer.
Le document, proposé par le patronat, demande aux intermittents 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions. Cela reviendrait peu ou prou à prolonger la contribution déjà consentie par l'Etat depuis 2014, pour compenser un durcissement des règles d'indemnisation des intermittents.
Ce cadrage a recueilli les signatures de la CFDT et de la CFE-CGC, selon leurs négociateurs Véronique Descacq et Franck Mikula.
Il s'agit toutefois, pour la CFE-CGC, d'une "signature avec réserves". Le syndicat a adressé aux autres négociateurs une "lettre d'explication" dans laquelle il estime que "l'enveloppe d'économies attendues de la négociation professionnelle est de 105 millions", et ce même si l'Etat refuse de contribuer.
"Il n'est pas de notre pouvoir d'imposer un financement de la part de l'Etat et surtout de le renvoyer à la charge des salariés du secteur dans l'hypothèse où l'Etat refusait d'apporter sa contribution", écrit Franck Mikula dans son courrier dont l'AFP a obtenu copie.
Selon lui, "mettre de façon impérative un financement de l'Etat dans cette négociation risque de porter préjudice, à terme, au paritarisme auquel nous sommes très attachés".
La CFTC, qui a annoncé sa signature mercredi, estime au contraire que "l'Etat doit assumer sa responsabilité et prendre part à cet effort global" pour financer "sa politique culturelle".
Le syndicat réfute toute "remise en cause du principe de gestion paritaire" de l'assurance chômage, car les 80 millions demandés "sont sans commune mesure avec les 33 milliards de recettes annuelles" du régime.
Jusqu'à présent, les partenaires sociaux interprofessionnels négociaient les règles applicables aux intermittents, au même titre que celles du régime général. Mais après une fronde des intermittents en 2014, le gouvernement a confié à la profession le soin de négocier ses propres règles, dans le respect du cadrage fixé par les partenaires sociaux interprofessionnels.